Survie sur Mars: Combien de temps un humain pourrait-il y vivre ?

Six minutes : c’est le temps qu’il faudrait à un humain sans combinaison pour perdre connaissance sur Mars. Ici, la survie ne tient pas à la volonté, mais à la science et à l’innovation.

À peine débarqué sur la planète rouge, le visiteur fait face à une atmosphère aussi fine qu’un souffle : moins de 1 % de la pression terrestre. Les radiations, elles, frappent sans relâche, trente fois plus agressives qu’au sol sur Terre. Sur place, les robots envoyés par nos agences spatiales ont aussi détecté des perchlorates dans le sol, poisons chimiques qui compliquent sérieusement la moindre tentative de faire pousser quoi que ce soit localement.

Des expériences menées dans des bases isolées sur Terre permettent d’anticiper certains impacts : isolement, stress, et troubles profonds du corps et de l’esprit. Les experts estiment qu’en l’absence d’abri conçu pour ces conditions, quelques jours suffiraient à mettre en péril toute vie humaine. Les technologies de support vital peuvent repousser cette échéance, à condition de disposer de réserves et de ressources fiables.

Mars : un environnement hostile à la vie humaine

Quand on parle de Mars, il faut oublier toute ressemblance avec nos paysages familiers : la planète affiche une atmosphère principalement composée de dioxyde de carbone, 95 %, et une pression cent fois plus faible que sur Terre. Un souffle, et votre organisme se retrouve confronté à la décompression, sans aucune chance de survie sans aide extérieure. Respirer l’air martien ? Impossible sans appareillage sophistiqué.

Mars ne bénéficie d’aucun véritable bouclier magnétique. Résultat : chaque centimètre carré de la surface subit les coups répétés des rayonnements solaires et cosmiques. Invisibles, certes, mais redoutablement destructeurs. Les cellules mutent plus vite, le risque de cancer grimpe en flèche. Ajoutez à cela des températures qui descendent à -125°C la nuit et qui, au mieux, flirtent avec les 20°C le jour. Pas de quoi donner envie d’y planter sa tente.

L’eau liquide, sur place, reste un mirage. Oui, quelques indices laissent penser qu’il y en aurait, enfouie ou piégée sous forme de glace. Mais chaque extraction se heurte à la présence de perchlorates, des substances chimiques nocives, et à des dépenses énergétiques vertigineuses.

Vivre sur Mars réclame beaucoup plus que des gadgets technologiques. Le corps humain doit s’adapter à une gravité divisée par trois, à une atmosphère qui ne permet pas la vie, à un sol infertile et à l’absence d’eau exploitable. Pour les scientifiques, le fossé qui sépare la Terre et Mars n’est pas qu’une question de distance : il tient à la nature même de la planète rouge, farouchement inhospitalière.

Quels défis pour survivre sur la planète rouge ?

Quiconque rêve de s’installer sur Mars doit composer avec une succession de défis redoutables. Respirer n’est possible qu’avec un scaphandre pressurisé, qui ne tolère aucune faille. La moindre microfuite, et c’est l’asphyxie, la déshydratation, la mort rapide. Quant à l’eau, chaque goutte doit être importée ou extraite du sol, souvent sous forme de glace contaminée par des composés toxiques.

Voici les principaux obstacles à franchir pour espérer tenir sur la durée :

  • Eau liquide : indispensable à toute forme de vie, elle reste presque entièrement hors de portée en surface.
  • Nourriture : sans hydroponie ni serres sophistiquées, impossible de cultiver quoi que ce soit. Le sol martien, saturé de perchlorates, interdit toute agriculture classique.
  • Protection : face aux radiations, il faut miser sur des abris enfouis ou recouverts du sol local, en attendant mieux.

À ces contraintes physiques s’ajoute la solitude. Sur Mars, la vie en communauté se fait sous pression, dans un espace réduit, loin de la lumière naturelle et sans contact direct avec la planète d’origine. Les rêves de terraformation restent pour l’instant hypothétiques ; chaque jour sur Mars réclame une vigilance constante et une logistique sans faille. La survie, ici, n’a rien d’acquis.

Les avancées des missions NASA et SpaceX face à ces obstacles

Devant ces défis, la NASA et SpaceX font feu de tout bois pour imaginer des solutions. La NASA multiplie les tests sur place, avec notamment le rover Perseverance et son expérience MOXIE, qui réussit à produire de l’oxygène à partir du CO2 martien. Une percée qui pourrait, à terme, changer la donne pour les futurs équipages. Car sans production locale, la moindre panne d’approvisionnement mettrait fin à l’aventure en quelques heures.

De son côté, SpaceX, sous l’impulsion d’Elon Musk, prépare des allers-retours capables d’acheminer tout ce qu’il faut pour installer durablement des équipes humaines. Le vaisseau Starship a été pensé pour transporter des volumes conséquents de matériel, de nourriture et d’eau, mais aussi pour rapatrier si besoin. Multiplier les stocks et garantir une certaine continuité logistique, c’est la clé pour espérer franchir le cap du court séjour.

Les expériences menées sur la Station spatiale internationale, tout comme les tests sur la Lune, servent de terrain d’essai pour anticiper les besoins à venir : alimentation, recyclage, soutien psychologique, tout doit être passé au crible avant d’envisager une installation sur Mars. Chaque progrès technique, chaque innovation concrète, repousse un peu la limite du temps de survie humaine sur cette planète sans pitié.

Jeune scientifique écrivant dans un habitat martien intérieur

Vivre sur Mars : quelles conséquences pour la santé et quelles pistes pour l’avenir ?

Sur Mars, le corps humain se retrouve exposé à une épreuve radicale. L’absence de champ magnétique global signifie une vulnérabilité totale face aux radiations cosmiques. Les spécialistes estiment qu’un séjour prolongé, même de quelques mois, entraînerait une hausse significative des risques de cancer et des troubles du système sanguin. La gravité, à peine plus du tiers de celle de la Terre, favorise la fonte musculaire et la perte osseuse, des phénomènes déjà constatés sur la Station spatiale internationale lors de missions longues.

L’accès à l’eau reste une question centrale. Si une réserve d’eau liquide existe sous la surface, rien ne garantit qu’elle sera exploitable ou potable. Les axes de recherche s’orientent vers plusieurs solutions :

  • Développer des systèmes de recyclage poussés, en s’appuyant sur les expériences menées en orbite autour de la Terre,
  • Extraire la glace directement du sol martien,
  • Mettre en place des cultures hydroponiques ou des serres pressurisées à l’abri des radiations.

Les professionnels de santé alertent aussi sur les conséquences psychologiques : anxiété, dépression, perte du sens du temps, difficultés à vivre en groupe dans un espace restreint. Les premiers habitants de Mars devront composer avec des routines strictes, un suivi médical régulier et des protocoles d’adaptation à un environnement oppressant. Quant à la possibilité d’une reproduction humaine là-bas, elle reste, pour l’instant, une inconnue majeure, tant sur le plan éthique que biologique.

Pour l’instant, Mars reste une promesse lointaine, un défi à la mesure de notre imagination et de notre ténacité. Mais chaque innovation, chaque pas de côté, rapproche un peu plus l’humanité d’un nouveau chapitre. Sur le sable rouge, c’est la résilience, et non la facilité, qui écrira la suite de notre histoire interplanétaire.

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